Conformément à ce qui avait été annoncé plus tôt en 2019, la Russie est sur le point d’ouvrir une place boursière où les entreprises russes placées sous sanctions pourront lever des fonds. Prévu pour débuter en décembre, le projet a finalement été reporté à janvier 2020.

La Bourse, qui devrait être basée à St-Pétersbourg, a vocation à se cantonner à la zone rouble. Elle sera adossée à deux banques : la Promsvyazbank et la Russian National Commercial Bank (RNCB), cette dernière étant déjà placée sous sanctions américaines. Il s’agit en effet de l’un des véhicules financiers utilisés par le Kremlin pour ses activités en Crimée. La Promsvyazbank est, elle aussi, menacée de sanctions dans la mesure où elle finance des entreprises du secteur de la Défense qui sont blacklistées. Elle s’est substituée dans ce secteur aux importants groupes bancaires VTB et Sberbank face auxquels elle intervient en tant que « bouclier » de protection contre les menaces étasuniennes.

Le Financial Times s’était fait l’écho de cette nouvelle infrastructure financière en octobre dernier.
L’initiative est assortie de plusieurs mesures de confidentialité mises en place par le Kremlin : les données relatives à la gouvernance de la Promsvyazbank et de la RNCB, ainsi qu’une partie des portefeuilles de ces deux institutions ont été classifiés. La Russie pourrait également promulguer de nouvelles dispositions règlementaires de protection pour ses entités économiques en vue de les protéger d’éventuelles sanctions.

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