La commissaire adjointe au service des douanes américaines, Brenda Smith, a mis en garde les importateurs quant au travail forcé et au travail des enfants dans leurs chaines d’approvisionnement. L’accent va être porté sur la répression de ces agissements avec des poursuites plus fréquentes, des saisies et des interdictions en cas de violation de la règlementation. Celle-ci englobe les marchandises, les biens, les articles et les denrées produites ou manufacturées, en entier ou partiellement, dans un pays étranger au moyen du travail forcé, du travail d’esclaves ou de prisonniers. Les importations en provenance du Xinjiang sont particulièrement visées par les autorités américaines, notamment via le Uyghur Forced Labor Prevention Act, qui doit encore être avalisé par le Sénat. Ce projet de loi, combattu par certains milieux d’affaires (Apple notamment), obligera les entreprises disposant d’activités au Xinjiang, à prouver que leur production est exempte de travail forcé. Brenda Smith recommande donc l’application de mesures de compliance strictes (audits effectués par des tiers, codes de conduite pour les fournisseurs locaux, etc…) assorties de visites sur place pour s’assurer du respect des engagements pris. D’autant que le Uyghur Forced Labor Disclosure Act, qui ne bénéficie pas d’un soutien aussi large, vise pour sa part à obliger les entreprises à dévoiler la nature de leurs importations du Xinjiang. Le rapport publié par l’Australian Strategic Policy Institute en février dernier dénonçant le travail forcé des Ouighours et listant 82 entreprises susceptibles d’avoir bénéficié de cette main d’œuvre, n’est pas étranger à ces avancées règlementaires. Le Japon, inquiet pour les retombées sur ses entreprises de la situation au Xinjiang, envisage de se doter d’un Global Magnitsky Act, texte grâce auquel les Etats-Unis ont pu imposer des sanctions financières et des interdictions de visas aux responsables chinois de ces exactions. L’Allemagne, de son côté, prépare sa loi sur le devoir de vigilance, même si des désaccords au sein du gouvernement en retardent la publication. Les sociaux-démocrates (SPD) et la CDU divergent en effet sur l’étendue des responsabilités dévolues aux entreprises dans leurs chaînes de production. Le patron de Volkswagen, récemment interviewé par la BBC à propos de ses activités au Xinjiang, a déclaré qu’il n’envisageait pas de quitter Urumqi où le groupe dispose d’une usine depuis 2013. Le groupe allemand, qui affirme apporter une attention particulière à la main d’œuvre locale, ne peut toutefois pas certifier qu’elle n’a pas fait l’objet d’un passage en centre de « rééducation ».
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