Les parlementaires italiens, réunis au sein du COPASIR (Comitato parlamentare per la sicurezza della repubblica) ont récemment rendu public leur rapport relatif à la sécurité économique du pays. Ce document, publié chaque année, présente un bilan de la protection des actifs stratégiques dans les secteurs bancaires et de l’assurance. Si la majeure partie du rapport est consacrée à la France et l’Allemagne, deux chapitres sont dédiés à la pénétration du tissu économique par la Chine et par la Russie. Concernant la Chine, les données fournies par la Banque d’Italie permettent de mesurer une hausse croissante des capitaux (Hong Kong et Macao compris) présents sur le territoire, tant en termes d’investissements directs (de 573 Mn € en 2015, à 4,9 Mrd € en 2018) que de réinvestissements via les revenus réalisés par des participations financières au sein d’entreprises italiennes. A la fin de 2019, on dénombrait 405 groupes chinois en Italie et des participations financières au sein de 760 entreprises italiennes. Si tous les secteurs sont concernés, ceux à forte valeur stratégique le sont aussi. L’énergie, les réseaux et les entreprises innovantes notamment (Ansaldo, Eni, Tim, Enel, Pirelli, etc…) ; d’autant que les investisseurs chinois disposent également de parts minoritaires au sein de grandes banques italiennes (Intesa SanPaolo). Adolfo Urso, vice-président du Copasir, a mis en garde contre les visées manifestes entretenues par les entreprises chinoises à l’égard du port de Tarente. Les ports de Brindisi et de Gioia Tauro seraient également en ligne de mire. Quant à la Russie, elle est présente dans les secteurs traditionnels de la production nationale et le secteur du BTP. Les investissements russes ne présentent aucune caractéristique comparable à ceux qui proviennent de Chine, même si, à l’instar de ces derniers, il est difficile de détecter les participations réalisées via des fonds d’investissement, sociétés de gestion et de fiducie italiennes.
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