Le Ministre des affaires étrangères chinois Wang Yi a dévoilé la « Global Data Security Initiative”, une initiative qui vise à établir des standards internationaux en matière de sécurité des données (ce qui, dans une certaine mesure, s’inscrit dans la logique du China Standards 2035 qui doit être publié prochainement).

 

La GDSI apparaît comme une réponse au Clean Network promu par les Etats-Unis, qui préconise le retrait d’applications chinoises considérées comme présentant un risque pour la sécurité nationale. L’initiative de Pékin s’inscrit plus largement dans une logique d’influence. Elle constitue une alternative aux visions américaine et européenne.

 

La charte prévoit une appréhension de la sécurité des données globale et rationnelle, dénuée de biais politique. Elle nécessite un environnement stable, ouvert et sécurisé de la chaîne d’approvisionnement. L’adhésion aux principes promus par la Chine implique de s’opposer à la création de portes dérobées par les entreprises technologiques, à l’atteinte aux infrastructures critiques des pays étrangers et au vol de données stratégiques. Les Etats devront prendre des mesures pour empêcher les dommages liés aux données personnelles et à la surveillance de masse dans les pays étrangers.

 

L’initiative invite également les entreprises à respecter les règles des pays hôtes, notamment en matière de stockage des données. Enfin, elle engage au respect de la souveraineté des pays étrangers en ne tentant pas d’accéder à des données stockées à l’étranger par le biais d’entreprises ou d’individus. L’obtention de données hors des frontières pour des motifs juridiques et policiers devra être formalisée au moyen des traités d’assistance juridique existants (ce qui s’oppose directement au Cloud Act).

 

Si certaines dispositions de ce texte peuvent prêter à sourire au vu de la Cybersecurity Law de 2017, il n’en demeure pas moins que Pékin a d’ores et déjà commencé à présenter ce texte à plusieurs pays pour qu’ils se rallient à cette vision (Union Européenne, notamment). Le Kazakhstan, la Biélorussie, la Syrie, la Russie et le Pakistan ont déclaré y être favorables, tandis que la Corée du Sud, appelée à rejoindre l’initiative, se trouve écartelée entre ses deux partenaires majeurs, la Chine et les Etats-Unis. Ces derniers viennent en effet de solliciter l’adhésion de Séoul au Clean Network.

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