Michele Bitetto – Unsplash

L’Italie s’apprête à mettre en place un nouveau service – placé sous l’autorité du Premier Ministre- dédié à l’examen des rachats d’actifs stratégiques. Le nouveau bureau sera également chargé d’élaborer des analyses relatives aux dernières évolutions dans les secteurs jugés d’intérêt. Il s’agit, pour l’Italie, de coupler ses capacités de contrôle à une stratégie industrielle cohérente et de permettre un dialogue avec les entreprises.

Rome a récemment étendu sa capacité de veto (Golden Power) au secteur des concessions (énergie, transport, communications, ports, aéroports, autoroutes…).  Le gouvernement a également décidé d’imposer aux créateurs d’entreprises dans des domaines stratégiques (défense et sécurité, en particulier) d’effectuer une déclaration dès lors que plus de 10% du capital est détenu par des étrangers hors UE.
A la fin mai, de nouvelles règles devraient être adoptées pour les entreprises possédant des actifs critiques. Elles devront en effet informer le gouvernement dès lors que des discussions préliminaires auront été entamées avec un potentiel repreneur. Le dispositif vise à éviter les déconvenues similaires à celle d’Alpi Aviation, une opération qui a dû être annulée plusieurs années après avoir été mise en œuvre.  Il entend également réduire les notifications inutiles qui engorgent l’administration.

Le renforcement du Golden Power constitue une réponse au dernier rapport réalisé par la Commission relative à la sécurité nationale, paru en février dernier, qui s’alarmait des prédations et attaques provenant de Chine (pénétration du monde académique, notamment), de Russie, de Turquie et d’Iran. Les autorités italiennes y exprimaient également leur inquiétude face au poids pris par PSA dans le groupe Stellantis et par le déplacement du centre de gravité décisionnel du groupe automobile vers la France. Une possible entrée au capital du constructeur de la Caisse des dépôts italienne avait alors été évoquée.

Partager l'article :