A l’instar de ce que tentent de mettre en place les Etats-Unis, l’Allemagne pourrait instaurer un filtrage de ses investissements vers la Chine. C’est ce que rapporte Reuters qui a eu vent de la future stratégie germano-chinoise en cours d’élaboration, qui doit être officialisée en 2023.
Dans une optique de découplage, la nouvelle coalition envisage également de réorienter les garanties export vers d’autres pays d’Asie. Le gouvernement allemand souhaite réduire drastiquement la dépendance de Berlin à l’égard du géant chinois et contrôler davantage les investissements réalisés en Europe, dans les infrastructures, en particulier. Ce revirement devrait également être opéré pour ce qui concerne les biens à double usage. Un rapport du Ministère de l’économie a chiffré à 2,5 Mrds € les exportations duales vers la Chine en 2021, ce qui fait de Pékin le premier bénéficiaire du dispositif. La Russie est arrivée en seconde position avec 660 Mns €. Ce que décrient certaines ONG et le député Reinhard Houben qui réclame désormais l’élaboration de nouvelles règles d’orientation.
Olaf Scholz n’est pas favorable à un changement drastique de politique vis-à-vis de la Chine, craignant les conséquences négatives que cela pourrait entrainer. Il faut dire que les entreprises allemandes y ont investi un montant record de près de 10 Mrds € au premier semestre 2022.
C’est dans ce contexte que devra être tranché le rachat de 35 % des parts du terminal de Tollerort, à Hambourg, par Cosco. Robert Habeck, le Ministre de l’économie, et son homologue du commerce extérieur y sont plutôt opposés tandis que la chancellerie voit l’opération sous un jour plus favorable. Le représentant du port de Hambourg se montre pour sa part assez alarmiste, prédisant une catastrophe en cas de veto. Cela reflète aussi l’opinion de la Chambre de Commerce (DIHK) qui redoute des conséquences très négatives sur l’économie allemande si cette option venait à être choisie. Une décision quant à cette prise de participation devrait être rendue fin octobre.
