Le Royaume-Uni vient de publier une mise à jour de sa doctrine en matière de politique étrangère. Le nouveau cadre est assorti d’une importante composante relevant de la sécurité économique. Si la Russie est qualifiée de principale menace régionale, la Chine constitue désormais un « défi historique » aux implications multiples et dans presque tous les domaines de la vie politique britannique. Plusieurs initiatives visant à y faire face ont donc été annoncées :

  • Création de la National Protective Security Authority (NPSA) affiliée au MI5 et chargée de soutenir les entreprises et organisations (instituts de recherche, notamment) face aux menaces de sécurité économique, dont le vol de propriété intellectuelle. Le NPSA exercera une mission de conseil face à l’espionnage économique diligenté par des Etats étrangers.
  • Création d’un forum public/privé autour de la sécurité économique qui doit permettre, pour le gouvernement, de communiquer sur les axes de sa politique en la matière, et de développer des stratégies et des actions communes avec les entreprises, en parallèle.
  • Doublement du financement dédié à l’élaboration d’une expertise chinoise au sein du gouvernement britannique. A l’instar de la China House américaine, mise en place à la fin de 2022, l’initiative vient renforcer le projet pilote « China Capabilities Programme» qui a permis de former des fonctionnaires au mandarin et d’accroître leurs expertises en matière de tech et de défense.

Londres prévoit par ailleurs de mettre à jour son régime de contrôle export, en particulier en matière de transferts de technologies émergentes.

En marge du volet Chine, le Royaume-Uni a annoncé une initiative de dissuasion économique qui reposera sur une amélioration de la mise en œuvre et de l’application de sanctions, considérées comme des outils de riposte aux actes hostiles. L’initiative est chiffrée à 50 Mns £ sur deux ans.

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