Un groupement bipartisan de sénateurs américains a récemment interpellé le Représentant au Commerce, Robert Lighthizer, quant au Social Credit System chinois, qui doit entrer en vigueur en 2020. Les sénateurs réclament une enquête et une analyse pour en déterminer les impacts sur les entités économiques concernées. Le dispositif, basé sur un algorithme établi autour de 16 critères, vise en effet à évaluer les entreprises au regard de leurs pratiques à l’égard de la Chine et de son développement. Si l’objectif déclaré consiste à encourager les conduites vertueuses, le Corporate SCS est assorti de mesures intrusives et pourrait être instrumentalisé par les autorités chinoises, notamment pour favoriser les entreprises locales. Les sanctions les plus graves pourront mener à des pénalités financières, une exclusion des marchés publics ou du marché chinois dans son ensemble. Le Corporate SCS sera appliqué à toutes les entités présentes sur le territoire et pourrait avoir des conséquences sur des sous-traitants basés dans d’autres pays ou des entreprises partenaires.
Les sénateurs redoutent les mesures coercitives qui risquent d’être appliquées sur les entités américaines (contraintes sur la localisation des centres de R&D, par ex.) et sur les conséquences d’un tel dispositif sur la liberté d’expression (cf ; Refinitiv/Reuters ; Arsenal ; NBA ; BNPP,…). Ils ont également mis en garde Robert Lighthizer quant au fait que les données, qui sont au cœur du dispositif, seront gérées par Huawei, Alibaba, Tencent, VisionVera et Taiji Computer, des entreprises qui, pour certaines, sont dans le viseur des Etats-Unis.

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